Aidant familial : que devez-vous déclarer aux impôts ?
En France, près de 9 millions de personnes apportent une aide régulière à un proche dépendant, qu’il s’agisse d’un parent âgé, d’un enfant en situation de handicap ou d’un conjoint malade. Pour reconnaître cet engagement, l’État a mis en place plusieurs dispositifs fiscaux et sociaux, ainsi que des règles précises concernant la déclaration des revenus, notamment pour les aidants salariés ou dédommagés. Voici un tour d’horizon complet pour comprendre les droits et les obligations fiscales des aidants familiaux en 2025.
C’est quoi un aidant familial et quelles sont ses obligations fiscales ?
Un aidant familial, c’est une personne (souvent un proche) qui aide régulièrement un membre de sa famille ou un ami en perte d’autonomie. Ça peut être pour des gestes du quotidien (toilette, repas, déplacements), des démarches administratives ou du soutien moral.
Il ne faut pas forcément être payé ou reconnu officiellement pour être aidant, mais certains le sont, et c’est là que la partie fiscale entre en jeu.
Vous êtes aidant(e) salarié(e)
Dans certaines situations, vous êtes employé(e) officiellement par la personne que vous aidez.
C’est le cas si vous avez un contrat de travail (via CESU, par exemple). Vous êtes ainsi considéré(e) comme un(e) salarié(e).
Cela concerne par exemple un parent employé pour s’occuper de son enfant en situation de handicap, ou un enfant devenu salarié pour soutenir son père ou sa mère au quotidien.
Ce que vous devez faire :
– Déclarer ces revenus comme “traitements et salaires” dans votre déclaration annuelle
– Utiliser les bulletins de salaire ou l’attestation fiscale remise par l’employeur.
Ces revenus sont imposables et soumis aux cotisations sociales, comme n’importe quel salaire.
Ils ouvrent droit aux cotisations sociales, à la retraite, à l’assurance maladie, etc. C’est donc une reconnaissance formelle du rôle que vous jouez, mais aussi une responsabilité fiscale comme tout emploi.
Vous êtes aidant dédommagé via la PCH
Si la personne aidée perçoit la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), une partie peut vous être versée pour compenser votre aide.
Ce n’est pas un salaire, mais un dédommagement versé par le Conseil Départemental pour reconnaître le temps que vous consacrez à votre proche.
Dans ce cas de figure, la fiscalité devient un peu plus subtile. Car tout dépend de votre lieu de vie par rapport à la personne aidée.
– Si vous ne vivez pas sous le même toit que la personne aidée, le dédommagement que vous percevez est exonéré d’impôt. Vous n’avez rien à déclarer, et vous ne serez pas imposé dessus.
– Si vous habitez avec la personne aidée, alors ce dédommagement peut devenir imposable, sauf si vous êtes son conjoint, partenaire de PACS ou concubin. Dans ce cas, l’exonération est maintenue.
Lorsque le dédommagement est imposable, il doit être déclaré comme un revenu dans la catégorie « traitements et salaires », même s’il ne s’agit pas d’un vrai salaire. Il ne fait pas l’objet d’un prélèvement à la source, donc c’est à vous d’anticiper son impact lors de votre déclaration annuelle
Quelques conseils pour éviter les galères avec les impôts
1-Gardez tous vos justificatifs : bulletins de salaire, attestations CESU, relevés de dédommagements.
2-Notez votre situation exacte : vivez-vous avec la personne aidée ? Êtes-vous rémunéré ou dédommagé ?
3-Faites votre déclaration en ligne, les cases à remplir sont guidées. Et si besoin, appelez votre centre des impôts. N’attendez pas le dernier moment pour poser vos questions : certaines situations peuvent être complexes à trancher. Pour plus d’informations, rendez-vous que le site du service public.
Quelles sont les avantages fiscaux des aidants familiaux
Première bonne nouvelle : si vous aidez un proche dépendant, vous pouvez parfois bénéficier d’avantages fiscaux, que vous soyez rémunéré ou non.
Parmi les plus connus, il y a le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile.
Si vous faites appel à une aide à domicile pour accompagner votre proche dans les gestes du quotidien, vous pouvez récupérer 50 % des sommes engagées sous forme de crédit d’impôt. Cela peut concerner l’aide au lever, à la toilette, aux repas, mais aussi l’entretien du logement ou les démarches administratives. Le plafond annuel est de 12 000 euros, avec des majorations selon votre situation (enfant à charge, âge, invalidité…).
Autre avantage possible : la demi-part fiscale supplémentaire.
Si la personne que vous aidez vit chez vous, et qu’elle est en situation de handicap (titulaire de l’AAH ou de la carte mobilité inclusion), vous pouvez bénéficier d’une demi-part en plus dans le calcul de votre impôt. Une mesure qui peut faire la différence, surtout si vos revenus sont modestes.
Enfin, si vous accueillez un parent âgé ou invalide à votre domicile et que vous prenez en charge ses frais de vie (nourriture, logement…), vous pouvez, dans certaines conditions, déduire ces dépenses de votre revenu imposable.
Virginie DERIDET,
Rédactrice bénévole FMH.