Aide-ménagère et portage des repas : vivre chez soi le plus longtemps possible

Vous avez du mal à effectuer seul(e) certaines tâches essentielles du quotidien ? Personne de votre entourage ne peut vous aider ? Vous n’avez pas les moyens d’employer quelqu’un ?
Vous êtes peut-être éligible pour bénéficier des aides à domicile proposées par votre département de résidence (ou, au besoin, votre caisse de retraite). On compte parmi elles l’aide ménagère et le portage des repas. Ces mesures vous permettent de continuer à vivre chez vous le plus longtemps possible, malgré votre perte d’autonomie. Nous vous les présentons dans cet article.

 

Entretenir son logement et son linge, faire ses courses et préparer ses repas, faire sa toilette … Dû à l’âge ou au handicap, certaines d’entre vous ne peuvent pas, ou ont beaucoup de mal à effectuer ces tâches du quotidien sans assistance. Mais tous n’ont pas les moyens d’employer une aide à domicile.

Face à cette situation, les départements proposent à leurs résidents des assistances, dans le cadre de l’aide sociale. Ces dernières sont octroyées sous conditions, notamment d’âge et de ressources. Leur objectif : donner aux bénéficiaires les moyens matériels de continuer à vivre chez eux.

 

L’aide ménagère à domicile

Le principe

L’aide ménagère est une prestation le plus souvent allouée en nature. Le département finance en partie la venue régulière d’une auxiliaire de vie chez les bénéficiaires, pour un nombre d’heures mensuel fixe.

Cette aide est attribuée sous conditions. Si vous êtes éligible, la personne envoyée chez vous peut effectuer les activités suivantes :
– Entretien du logement et du linge ;
– Aide à la toilette ;
– Aide au lever et au coucher ;
– Aide aux courses ;
– Aide à la préparation et à la prise de repas ;
– Accompagnement dans vos activités de loisirs pour vous aider à maintenir un lien social (pour les personnes âgées).

Chaque département propose deux types d’aide ménagère :
– une pour les personnes âgées,
– et une pour les personnes handicapées dès l’âge de 20 ans.

Les modalités

Ce qu’il faut retenir, c’est que l’aide ménagère à domicile est :

Personnalisée : La liste des activités pour lesquelles vous recevrez de l’aide est établie en fonction de votre situation personnelle. Celle-ci est évaluée à domicile. Elle comprend votre état de santé, votre environnement familial ou social et l’aide que vous recevez ou pas au quotidien.

À temps partiel : L’auxiliaire de vie ne peut pas passer plus de 30 heures par mois à votre domicile. (Vérifiez quand même les règles spécifiques à votre département lors de votre demande d’aide.)
Si plusieurs bénéficiaires vivent ensemble, le temps maximal autorisé pour chacun est réduit d’un cinquième. Par exemple : un couple bénéficiaire ne pourra pas être aidé plus de 48 heures par mois.

Vous ne bénéficierez pas forcément du forfait horaire maximal. Le temps effectif d’aide est fixé par les services départementaux. Il est fonction de votre santé et votre environnement social.

Vos heures d’aide-ménagère peuvent être affectées par les autres prestations dont vous bénéficiez. Par exemple : dans le Nord-Pas-de-Calais, bénéficier de la Majoration pour la Vie Autonome minore votre temps d’aide ménagère mensuel de 5 heures. Si vous touchez le Complément de Ressources, il est minoré de 9 heures.

Temporaire : Elle est accordée pour une durée limitée. Vous pouvez vous la voir attribuer pour un an, deux ans… À la fin de ce délai, vos droits sont réévalués. Si vous êtes toujours éligible, ils sont reconduits. Si votre situation a changé, vous pouvez demander plus d’heures d’aide dans le mois. Il faudra présenter un certificat médical justifiant ce besoin.

Départementale : Le montant qui vous est alloué dépend des règles de votre département de résidence.

Subsidiaire : Une participation forfaitaire est demandée au bénéficiaire. Elle est fonction de votre département de résidence et de vos ressources.

Une avance : Le département peut engager une procédure de récupération des sommes versées sur l’héritage du bénéficiaire après son décès.

Cela survient sous deux conditions :
– L’actif net de l’héritage du bénéficiaire est supérieur à 46 000 €. Dans ce cas, le département se rembourse sur l’excédent, avec un abattement de 760 €. Exemple : un bénéficiaire ayant reçu 10 000 € en aide ménagère décède, laissant derrière lui 50 000 € net. Le département récupère le montant résultant de ce calcul : 50 000 – 46 000 – 760 = 3 240 €.
– Les héritiers ne sont ni le conjoint ni les enfants du bénéficiaire. Ils ne sont pas non plus la ou les personnes ayant assumé, de manière constante, la charge de la personne dépendante.

Si ces conditions sont remplies, la décision finale de lancer un recours en récupération sur succession appartient au Président du Conseil départemental.

Le département peut se rembourser sur les éventuels legs (dès le 1er euro) ou dons réalisés par le bénéficiaire. Il peut enfin réclamer ces sommes à ce dernier-même, s’il revient à meilleure fortune.

Les prestataires

L’aide ménagère à domicile peut être confiée à deux types de prestataires :

Un organisme de Service d’Aide et d’Accompagnement à Domicile (SAAD).
Ce dernier doit être habilité par le Conseil départemental. Dans ce cas, il s’agit d’une prestation en nature. Vous ne recevez pas d’argent du département : il règle le solde directement auprès du prestataire, après que vous lui ayez payé votre contribution.

Un(e) assistant(e) à domicile employé(e) par vos soins
Cela peut être un choix de votre part, ou une nécessité. En effet dans certains territoires il y a peu, voire pas de structures de service à domicile. Dans ce cas, le département vous envoie le montant de sa prise en charge pour que vous payiez votre employé(e). Vous devrez alors fournir des justificatifs de dépense des fonds reçus (factures, preuves de règlements…).

Le portage des repas à domicile

Le principe

Destiné uniquement aux personnes âgées, le portage des repas pallie l’incapacité du bénéficiaire à faire ses courses et préparer ses repas en autonomie.
Il s’agit d’une aide en nature : le département finance la livraison à son domicile de repas prêts à être consommés.

Le montant alloué dépend de votre département de résidence. Ce n’est pas une prise en charge totale. Comme pour l’aide ménagère, une contribution vous est demandée. Elle dépend de vos ressources et d’un barème propre à votre territoire.

Les modalités

La préparation et la livraison des repas peuvent être assurées par un Service d’Aide et d’Assistance à Domicile (SAAD) ou par un organisme associatif ou privé commercial. Ils doivent être habilités par le Conseil départemental. Le portage des repas peut aussi être assuré par votre commune.

La majorité des bénéficiaires jouissent d’une prestation de portage classique : les repas sont apportés directement à leur domicile. Ils peuvent alors choisir leur menu pour chaque semaine, parmi ceux proposés par le prestataire. Ils leur sont communiqués en avance.

Ils peuvent aussi choisir le nombre de repas qu’ils souhaitent recevoir – d’un à 14 repas hebdomadaires.
Ceux recevant 12 repas et moins peuvent choisir quels jours de la semaine ils seront livrés. Notez que les plateaux-repas du week-end sont apportés le vendredi.
Enfin, les menus peuvent être adaptés aux régimes particuliers pour raison de santé (par exemple, des repas sans sel).

Bon à savoir : Il faut généralement réchauffer les plateaux-repas au micro-ondes avant de les consommer.

Les repas en foyer restaurant, pour lutter contre l’isolation

Une version moins courante de cette prestation existe. En effet, certaines communes proposent plutôt aux bénéficiaires de se rendre dans un foyer restaurant pour manger. Les prix y sont limités, et comme pour le portage à domicile, une partie est prise en charge par le département.

Cette mesure permet aussi de lutter contre l’isolement des personnes âgées. Elle dépend bien sûr de la mobilité de la personne concernée et de la présence de foyers restaurants à proximité.

Marion TOLLEN,
rédactrice bénévole FMH

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