Hospitalisation à domicile : le guide pratique
L’Hospitalisation à Domicile : c’est quoi ?
L’hospitalisation à domicile est une forme d’hospitalisation à part entière. Elle permet de raccourcir, voire d’éviter, un séjour en établissement quand la situation s’y prête.
Ceci comporte un certain nombre d’avantages :
– Les soins sont donnés dans les mêmes conditions, si tout est bien préparé en amont.
– Elle suit un cahier des charges et des normes identiques à ceux d’un établissement spécialisé.
– Le patient reste dans un environnement familier et bénéficie du soutien de ses proches. Ces aspects ont des effets très positifs contre l’anxiété, très fréquente dans ces situations.
– Le coût : de l’ordre de 4 fois moins cher qu’à l’hôpital (selon une étude de 2017).
Toutefois, cette solution n’est pas sans inconvénient :
-Des moyens techniques moindres qu’en établissement classique.
– Il n’y a pas de service d’aide à domicile (aide aux repas, linge…).
– Il n’y a pas de choix de personnel. La structure d’HAD recrute elle-même son équipe.
Une hospitalisation à domicile n’est jamais obligatoire. Elle est, dans 36 % des cas, proposée par le médecin traitant. Mais le patient peut la refuser. Dans la pratique, les refus sont rares. Ils sont généralement motivés par le refus d’être une charge pour les proches (crainte chez 49 % des personnes). Ou encore, le côté intrusif de la démarche dans son foyer. Mais dans 81 % des cas, le patient accepte, ce qui est une 1 des 3 conditions indispensables à la mise en place d’une HAD. Un retour en établissement reste toujours possible si la situation l’impose (32 % des cas).
Dans quels cas une HAD peut-elle être envisagée ?
Une hospitalisation de ce type concerne les malades atteints de pathologies graves, chroniques ou aigües qui relèvent d’une hospitalisation complète.
Elle couvre les soins suivants :
– Soins ponctuels dans le cas de maladies non stabilisées (chimiothérapie) ;
– soins de réadaptation : par exemple, un retour anticipé après un accouchement, une pathologie cardiaque, un – traitement orthopédique, neurologique… ;
– soins palliatifs ;
– pansements complexes ;
– grossesse à risque.
Concernant les conditions du patient :
– Il doit être hospitalisé avec des soins pouvant être menés à domicile.
– Son logement doit être compatible avec une HAD (ou son hébergement collectif). Une évaluation sera menée par — l’équipe soignante pour valider ou non cette possibilité.
– L’accord doit être donné par le patient et/ou sa famille.
– Il doit résider dans une zone couverte par une HAD. Ce qui est le cas pour la plupart des départements.
L’HAD permet d’associer de manière coordonnée tous les professionnels, du secteur paramédical, social, de statut libéral ou salarié. Le patient bénéficiera ainsi d’une prise en charge globale par le médecin traitant, des infirmiers, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychologues ou encore assistants sociaux.
Dans le cas d’un patient hébergé en EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), il est tout à fait possible de mettre en place une HAD. Cela peut s’avérer nécessaire quand les soins requis sont trop complexes pour l’équipe soignante. Dans ce cas, l’équipe de l’HAD va intervenir dans la chambre du patient, avec le concours de l’équipe de l’EHPAD. Ce type d’hospitalisation permet de réaliser un parcours de soin sans rupture de l’accompagnement et sans hospitalisation, souvent perturbante.
Une nouvelle fois, la qualité des soins sera identique à ceux donnés en hôpital. En effet, chaque établissement gérant les HAD doit fournir des indicateurs de qualité. Les résultats sont disponibles sur le site scopesante.fr
Quelle prise en charge en cas d’hospitalisation à domicile ?
La prise en charge est la même qu’en cas d’hospitalisation classique (à l’exception du forfait hospitalier, car c’est le foyer qui est utilisé), c’est-à-dire 80 % par l’assurance maladie. Dans le cas d’une Affection de Longue Durée (ALD), elle sera également de 100 %.
Dans les cas suivants, une dispense d’avance de frais pourra être accordée :
– Honoraires de médecins traitants et spécialistes consultés dans le cadre de l’HAD ;
– certains frais pharmaceutiques ;
– actes de laboratoires liés à l’HAD ;
– honoraires de professionnels paramédicaux libéraux (si une convention a été établie) ;
– transports en ambulance, si cela a été commandé par l’HAD ;
– hospitalisation de jour ;
– matériel médical ;
– mobilier spécialisé ;
– matériel et accessoires à usage unique.
Que se passe-t-il en cas d’impossibilité de payer le reste à charge ?
L’établissement peut demander le paiement à l’époux/se, même en cas de séparation de faits et de corps. Seul le divorce prononcé empêche cette procédure. Il peut également demander le paiement aux enfants en raison de l’obligation alimentaire légale. L’établissement peut également faire la demande aux gendres et belles-filles (sauf en cas de décès de l’époux/se ou de divorce).
Le recours est néanmoins possible en cas de difficultés financières. Des aides peuvent alors être attribuées sous conditions de ressources. Contactez votre caisse d’assurance maladie pour en connaître les modalités.
De nombreuses situations peuvent permettre une Hospitalisation à Domicile plutôt qu’à l’hôpital pour la même prise en charge. Si faire entrer la maladie chez soi peut être perturbant pour soi et l’entourage, ce type de soin peut contribuer à une meilleure convalescence. En cas d’hospitalisation de vous-même ou d’un proche, parlez-en à votre médecin, il saura vous orienter vers la meilleure option selon la situation.
Guenola MENIVARD,
rédactrice bénévole FMH