Peut-on cumuler l’ASPA et l’AAH ?
Comprendre l’ASPA et l’AAH :
deux allocations bien distinctes
L’ASPA : un soutien pour les personnes âgées modestes
L’ASPA, anciennement “minimum vieillesse”, est une prestation versée aux personnes âgées de 65 ans ou plus (ou dès 62 ans en cas d’inaptitude au travail) dont les ressources sont insuffisantes.
Elle est gérée par la Cnav ou la MSA selon votre régime de retraite.
L’AAH :
un soutien pour les personnes handicapées
L’AAH est destinée aux personnes âgées d’au moins 20 ans (ou 16 ans si non à charge des parents), en situation de handicap reconnu, et disposant de faibles revenus.
Elle est versée par la CAF ou la MSA et dépend d’un taux d’incapacité supérieur ou égal à 50 %, avec des critères spécifiques si le taux est entre 50 % et 79 %.
Cumuler l’ASPA et l’AAH :
est-ce possible ?
Ce que dit la loi depuis 2017
Avant 2017, les bénéficiaires de l’AAH devaient basculer vers l’ASPA à l’âge de la retraite.
Depuis la loi de finances 2017, le cumul AAH et retraite est possible, mais sous conditions strictes :
– Taux d’incapacité permanent d’au moins 80 % ;
– Cotisation à l’assurance vieillesse au cours de la vie professionnelle ;
– Retraite inférieure au montant maximal de l’AAH (1 033,32 € par mois en 2025) ;
– Atteinte de l’âge légal de la retraite après le 1er janvier 2017 ;
– Respect des plafonds de ressources des deux aides.
Cas d’exclusion
Si votre taux d’incapacité est compris entre 50 % et 79 %, ou si vous avez pris votre retraite avant le 1er janvier 2017, vous ne pouvez pas cumuler l’AAH avec l’ASPA. Vous basculerez alors vers le régime de retraite pour inaptitude.
Plafonds de ressources à respecter en 2025
Pour l’ASPA
Les plafonds exacts peuvent varier légèrement, mais à titre indicatif :
– Personne seule : environ 12 000 euros par an.
– Couple : environ 18 000 euros par an.
Pour l’AAH
– Personne seule : 11 656,44 € par an
– Couple : 21 098,16 € par an
– Majoration par enfant à charge : 5 828,22 € par an
Les revenus pris en compte sont ceux de l’année N-2. En 2025, vos revenus de 2023 sont donc examinés.
Impact du cumul sur vos ressources
AAH différentielle en cas de retraite partielle
Si vous touchez une petite retraite, vous pouvez percevoir une AAH différentielle.
Le calcul est simple :
Montant de l’AAH versé = AAH maximale (1 033,32 €) – montant de votre retraite
Exemple : Si vous touchez une retraite de 250 euros, votre AAH sera de 783,32 euros.
Attention au dépassement de plafond !
D’autres aides (pension d’invalidité, rente AT, etc.) peuvent être prises en compte dans le calcul de l’ASPA, ce qui pourrait vous faire perdre ce droit.
Comment faire la demande ?
Pour obtenir l’AAH si vous touchez déjà l’ASPA
Adressez-vous à la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) avec les pièces suivantes :
– Formulaire Cerfa ;
– Certificat médical de moins de 3 mois ;
– Pièce d’identité et justificatif de domicile ;
– Documents spécifiques selon situation (tutelle, représentant légal…)
Ensuite, informez votre caisse de retraite (Cnav ou MSA) en cas d’accord pour un réexamen de vos droits à l’ASPA.
Anticiper sa retraite et ses droits
Même si vous n’avez que peu cotisé, il est impératif de déposer votre demande de retraite.
Sans cela, le versement de l’AAH pourra être suspendu.
Ce que la réforme de 2017 a changé :
– Plus de bascule automatique vers l’ASPA ;
– Maintien de la majoration pour vie autonome ;
– Suppression de la récupération sur succession (si l’héritage est inférieur à 100 000 €).
Planifiez pour préserver vos droits !
Le cumul AAH et ASPA est possible mais encadré.
Il permet aux personnes en situation de handicap d’éviter une perte de revenus à l’âge de la retraite.
Pour cela, il faut :
– Remplir les conditions strictes de handicap, ressources et cotisation ;
– Réaliser les démarches auprès des caisses de retraite et de la MDPH ;
– Anticiper le passage à la retraite pour éviter toute rupture d’aide.
Faites une simulation de vos droits pour l’ASPA et l’AAH pour 2025, et n’hésitez pas à contacter un conseiller social pour vous accompagner dans ces démarches.
Océane CLAEYS,
Rédactrice bénévole FMH.