Notre histoire
C’est en s’inspirant de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, et de la Charte de l’Organisation Mondiale de la Santé, que la FMH a bâti son action : l’Homme doit pouvoir, d’un bout à l’autre de sa vie, atteindre, conserver et développer le sens de la responsabilité de son existence et pouvoir choisir sa vie.
Naissance dans les cris des sanas et des établissements de soin
La Fédération des Malades et Handicapés a été fondée le 10 décembre 1945, sous le nom de Fédération Nationale des Malades. Elle est le résultat de la fusion de deux associations : le Mouvement National des Malades (région Rhône-Alpes) et le Service Santé Populaire du Mouvement Populaire des Familles. Née du besoin d’avoir une association forte capable de porter les problèmes des malades de longue durée, particulièrement ceux des tuberculeux, elle a pour premiers foyers de manifestation les sanas (établissements de cure destinés aux tuberculeux) et les établissements de soins.
L’objectif premier de l’association est très ambitieux : confier des responsabilités aux malades et profiter de leur expérience d’usagers afin qu’ils puissent gérer eux-mêmes la plupart des difficultés engendrées par leurs maladies. La Fédération désire également s’attaquer aux déficiences du système de santé et engager une action collective en liaison avec les organisations syndicales et familiales pour promouvoir une vraie politique de santé.
La Fédération a pour premier ciment l’amitié et la solidarité et rassemble personnes malades, valides et handicapées autour de sa cause et mène des actions positives et concrètes tout en manifestant et en provoquant le débat :
« Le malade est un homme… Il a le droit à une vie libre… [à se soigner] librement… Il demeure membre d’une famille… Il est un citoyen… Il doit participer… Il n’a pas seulement un corps, il a un esprit… Il est un être social »
Des affirmations qui défrayent la chronique à une époque où la personne handicapée est encore très marginalisée. La Fédération continuera de se démarquer, notamment par des actions presque révolutionnaires voire même héroïques comme la grève de la faim au sana de l’Hay Saint-Christophe, ou ses réunions clandestines. Elle doit continuellement se battre pour conquérir son droit de cité.
La Fédération Nationales des Malades Infirmes et Paralysés
En 1953, la fédération a déjà changé de physionomie et se développe tout en cherchant à atteindre ses objectifs de syndicalisme. Beaucoup de ses adhérents et militants, sortis du sana, poursuivent leur action à leur retour en ville. Viennent se joindre alors à eux d’autres catégories de malades et d’invalides, la Fédération Nationale des Malades devient à partir de là, la Fédération Nationale des Malades Infirmes et Paralysés (FNMIP).
De 1955 à 1975, la Fédération fonctionne très bien. Ses propositions et revendications en matière sociale soulèvent l’intérêt. Les notions de revenu de remplacement et de service national de santé que la fédération défend s’imposent dans l’expression courante des uns et des autres, y compris dans les milieux officiels. Elle a 10 ans d’avance dans ses revendications, résolument modernes, qu’il reste cependant faire mettre en application.
Le temps des remises en question
Un écart se creuse entre la base et le sommet de la Fédération et son programme de revendications, brillant et porté par des militants d’exception, semble laisser dans l’ombre les préoccupations quotidiennes des hommes et des femmes sur le terrain. Le recrutement s’en ressent, c’est la crise.
C’est dans un climat assez lourd que la fédération aborde son 26ème congrès national, le Congrès de Vichy, en 1975. La Fédération fait alors le point et, malgré tous les efforts des intervenants, un accord ne pourra être trouvé. Un quart environ des militants quittera la fédération. Les autres décideront de continuer la lutte au sein de la FNMIP.
« Nous n’avons pas atteint nos objectifs d’un syndicalisme de handicapés faisons l’union avec d’autres associations. »
« L’union d’accord mais pas à n’importe quel prix ni avec n’importe qui. Nous entendons conserver les valeurs fondamentales qui nous ont fait adhérer. Si nécessaire, revoyons notre fonctionnement, mais continuons la FNMIP. »
Le nouveau départ
Il faudra attendre 1980 et le Congrès de Piriac, pour que la Fédération se remette complètement en ordre de marche. Lors du 28e congrès national, 200 délégués travailleront durant 3 jours sur un plan triennal destiné à retrouver leur audience, remettre sur pied un programme revendicatif et reconstruire l’unité nationale de la Fédération. La Fédération fait alors le pari de reprendre sa place, et se remet en marche.
La dernière mue de la fédération sera réalisée en 1992, lors du Congrès de Lyon. La FNMIP devient alors la Fédération des Malades et Handicapés (FMH) afin de mieux représenter les adhérents dans leur réalité et mieux affirmer son esprit fondamentalement généraliste. Elle agit au nom des personnes atteintes de tous types de handicaps et de maladies.
Les mots d’ordres et l’esprit de la FMH, tout au long de ces années, sont restés fidèles à l’esprit originel, celui d’un syndicalisme des personnes malades et handicapées.