Droit au répit : un nouveau souffle pour les aidants familiaux
Qu’est-ce que le droit au répit ?
Petite définition
Mis en place en 2015 par la loi d’adaptation de la société au vieillissement (loi ASV), le droit au répit est réservé aux proches aidants des personnes âgées, malades ou en situation de handicap en perte d’autonomie vivant à domicile et bénéficiant de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie). Ce droit leur permet de passer le relais à des professionnels pour se reposer et pour prendre un peu de temps pour eux.
Quels sont les bénéficiaires ?
Le droit au répit
est destiné au proche aidant d’une personne âgée dépendante. Il peut être :
– Un conjoint, partenaire de PACS ou concubin
– Un parent
– Une personne proche (voisin, allié, ami) qui entretient des liens étroits et stables avec la personne aidée
Quelles sont les conditions pour y prétendre ?
Le droit au répit est soumis à plusieurs conditions :
L’aidant familial, qui assure une aide indispensable à une personne âgée dépendante dans les actes de la vie quotidienne n’a pas la possibilité de se faire remplacer par une personne de son entourage ou membre de la famille.
La personne aidée doit bien entendu être bénéficiaire de l’APA
Quel montant ?
Ce droit au répit consiste en une aide financière d’un montant maximal de 509,76 € par année. Cette somme permet au proche aidant bénéficiaire de financer une solution au répit pour la personne aidée : un hébergement temporaire, un accueil de jour ou de nuit, ou encore une aide à domicile.
Le droit au répit est octroyé à l’aidant dès que le plafond de plan d’aide de l’APA de la personne âgée est atteint.
Quelles sont les démarches à effectuer pour en bénéficier ?
La demande du droit au répit peut être effectuée dès que le plafond du plan d’aide APA est atteint.
Une équipe médico-sociale intervient alors au domicile de la personne dépendante afin de procéder à l’évaluation de la situation et des besoins de répit du proche aidant.
Si toutefois la personne aidée ne bénéficie pas de l’APA, le proche aidant peut tout de même effectuer une demande auprès du conseil départemental qui enverra une équipe médico-sociale pour l’évaluation des besoins de répit.
Quelles sont les “solutions au répit” proposées ?
Pour soutenir les aidants et leur permettre de s’accorder un moment de repos, plusieurs solutions au répit existent :
L’hébergement temporaire
Pour une semaine ou le temps d’un week-end, l’accueil de la personne dépendante dans un établissement d’hébergement temporaire permet à l’aidant familial de passer le relais à des professionnels pour s’offrir un peu de répit. Ce séjour peut également être un premier pas avant la prise en charge en maison de retraite. Le tarif moyen est de 65 euros/jour. L’aide financière permet de bénéficier d’une semaine dans un établissement d’hébergement temporaire.
L’accueil de jour
L’accueil de jour est en général proposé par des EPHAD ou des structures indépendantes. La personne en perte d’autonomie est prise en charge par une équipe de professionnels organisant des activités favorisant l’entretien de ses capacités cognitives.
Le tarif journalier moyen s’élève à 30 euros. Le montant octroyé dans le cadre du droit au répit permet de financer une quinzaine de jours en accueil de jour.
Les aides à domicile
Les aides à domicile sont un relais pour le proche aidant directement au domicile de la personne dépendante. Des auxiliaires de vie issus de divers organismes interviennent en remplacement de l’aidant familial pour accompagner la personne en perte d’autonomie dans son quotidien, lui tenir compagnie, effectuer des taches ménagères ou encore assurer l’aide au repas.
Le droit au répit permet le financement de 25 heures d’aide à domicile supplémentaire.
Toutes ces solutions constituent de véritables relais pour les aidants familiaux.
Le rôle du proche aidant est primordial pour le maintien à domicile de la personne âgée dépendante. Cet accompagnement quotidien est un véritable investissement pour l’aidant familial, qui peut avoir des conséquences non négligeables sur sa propre santé. Epuisement, douleurs, stress, il est important de s’accorder des moments de pause pour se ressourcer, mais aussi pour maintenir une relation aidant- aidé saine et équilibrée. L’implication du proche aidant est reconnue et valorisée par le droit au répit.
Vous êtes un aidant familial, demandez à bénéficier de votre droit au répit.
Emilie SIAUD,
Rédactrice Bénévole pour la FMH