Tout savoir sur l’AAH en 2025

Instaurée par la loi du 30 juin 1975, l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés) assure un revenu minimal d’existence aux personnes atteintes d’un handicap ou d’une maladie invalidante les empêchant de travailler normalement. Conditions d’attribution, montant et durée de l’allocation, démarches pour en bénéficier, ce qui a changé, vous saurez tout.


 
 

L’AAH : principes généraux

L’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés) est une aide majeure pour les personnes dont le handicap les empêche de mener une activité professionnelle et d’assurer leur subsistance. Cette prestation sociale assure ainsi un complément de revenus et permet de lutter contre l’exclusion.

Créée en 1975, elle a été revalorisée en 2005 par l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. A ne pas confondre avec la pension d’invalidité, versée suite à un accident ou une maladie d’origine non professionnelle.

En 2025, de nouveaux dispositifs ont été mis en place visant à améliorer l’insertion professionnelle des personnes atteintes de handicap :
Les aides à l’emploi permettant l’octroi de subventions supplémentaires pour l’adaptation du poste de travail. S’adressant notamment aux personnes dont le taux d’incapacité est inférieur à 80 %, il leur permet le maintien au travail tout en bénéficiant de l’AAH.

Des modifications dans les critères de calcul des ressources : l’objectif est de renforcer la protection sociale et de favoriser l’autonomie des bénéficiaires travaillant à temps partiel.

Ces dispositifs visent à s’adapter aux réalités économiques des bénéficiaires, prendre en compte la situation familiale, pour subvenir à leurs dépenses au quotidien.

C’est la CDAPH (commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées), ex-COTOREP, qui détermine votre droit à l’AAH.

Pour prétendre à l’allocation, il ne faut pas être bénéficiaire d’un autre avantage tel que la pension d’invalidité ou la rente d’accident du travail dont le montant serait au moins égal à celui de l’AAH. L’octroi de l’AAH est subordonné à un certain nombre de conditions détaillées ci-dessous.
 
 

Les conditions d’attribution de l’AAH

Un certain nombre de conditions doivent être remplies pour prétendre à l’AAH.

Être âgé(e) au minimum de 20 ans

Néanmoins, à partir de l’âge de 16 ans, vous pouvez prétendre à l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés), si vous n’êtes plus considéré comme étant à la charge effective et permanente de vos parents. Autrement dit, si vos parents n’assurent plus financièrement votre entretien, ni aucune responsabilité affective et éducative.

Pour les enfants jusqu’à l’âge de 16 ans, c’est l’AEEH (Allocation éducation enfant handicapé) qui est attribuée.
 
 
Avoir un taux d’incapacité d’au moins 80 %

Ce taux est déterminé par la CDAPH en fonction d’un guide-barème, référence pour l’évaluation de l’incapacité des personnes en situation de handicap.

Le droit à l’allocation peut être ouvert pour les personnes dont le taux d’incapacité est compris entre 50% et 79%, si le handicap représente une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi et ne peut être compensé par des dispositifs d’aménagement du poste de travail. Le critère de restriction durable s’entend si vous rencontrez des difficultés d’accès ou de maintien à l’emploi, depuis au moins un an à la date de la demande.
 
 

Résider en France

Pour bénéficier de l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés), il faut résider de manière permanente en France métropolitaine ou dans les départements suivants : Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane, Mayotte, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon. Cela signifie qu’il ne faut pas quitter le territoire français plus de 3 mois durant l’année civile ou de date à date.

Les étrangers, ayant un titre de séjour en cours de validité et résidant en France depuis plus de 3 mois (condition non applicable en cas de travail) peuvent prétendre à l’AAH.
 
 

Respecter le plafond de ressources

Que vous soyez célibataire ou en couple, avec ou sans enfant, vos ressources ne doivent pas dépasser certains plafonds. En 2025, le plafond de ressources pour une personne vivant seule est de 12 399,84 euros et de 22 444 euros pour un couple sans enfant.

Ce montant est majoré de 6189,92 euros par enfant à charge.

C’est le revenu catégoriel de N-2 affiché sur votre avis d’imposition qui sera pris en compte pour déterminer le montant auquel vous aurez droit. Soit pour une demande en 2025, le revenu de 2023.
 
 

Rappel: depuis le 1er octobre 2023, le calcul de l’AAH est déconjugalisé.

Pour les personnes en situation de handicap vivant en couple, seules les ressources du bénéficiaire sont prises en compte et non plus celles du couple. La CAF ou la MSA applique néanmoins le calcul le plus avantageux dans chaque cas.
Le principe de déconjugalisation s’applique automatiquement aux nouveaux bénéficiaires de l’AAH depuis le 1er octobre 2023.
 
 

La démarche pour formuler une demande d’AAH

La demande peut se faire soit par le biais d’un formulaire, soit en ligne.

Le formulaire à renseigner, dater et signer est le Cerfa 15692*01, que vous pouvez télécharger sur le site de la Fédération des Malades et Handicapés.

Il doit être accompagné des justificatifs suivants :
– Un certificat médical datant de moins d’un an.
– La photocopie d’un justificatif d’identité ou d’un document d’autorisation de séjour en France.
– La photocopie d’un justificatif de domicile ou d’une attestation sur l’honneur en cas d’hébergement par un tiers.
– Une attestation de jugement cas de protection juridique.
– D’autres documents précisés dans le formulaire en fonction de votre demande.

L’ensemble des documents doivent être envoyés à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de votre département, idéalement par lettre recommandée avec avis de réception.

La démarche peut être effectuée en ligne, selon les mêmes modalités, en scannant les documents réclamés, si ce téléservice est proposé par votre MDPH.

A réception de votre demande, la MDPH vous envoie par courrier une notification comportant un numéro de dossier. Elle procède à l’étude de votre dossier et peut vous demander, le cas échéant, d’autres informations.

Elle transmet le dossier à la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) qui va statuer sur le taux d’incapacité. Dans les 4 semaines suivant la CDAPH, la MDPH vous adresse la décision.

La décision d’attribution ne suffit cependant pas au versement qui reste conditionné au respect des conditions administratives. C’est la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la MSA (Mutualité sociale agricole) qui vérifie les conditions et calcule votre droit.

Le délai maximum de réponse est de 4 mois. Passé ce délai, sans réponse de la MDPH, la demande est considérée comme rejetée.
 
 

Les montants de l’AAH en fonction de votre situation

Le montant de l’AAH est revalorisé chaque année au 1er avril.

Si vous êtes bénéficiaire et sans ressources, le montant maximum de l’AAH à taux plein au 1er avril 2025 est de 1033,32 euros, en augmentation de 1,7% par rapport à 2024, en lien avec l’évolution de l’inflation. Dans les autres cas, le montant alloué dépend de vos ressources.

Vous touchez une pension (invalidité, rente d’accident du travail) : vous percevrez le différentiel entre cette dernière et le montant maximal de l’AAH.

Vous avez une activité rémunérée : le montant de vos revenus détermine le montant de l’AAH. Vous êtes ainsi tenus de déclarer vos revenus à la CAF ou à la MSA trimestriellement.

Vous travaillez en ESAT (Etablissement) : ce sont les revenus de N-2 communiqués par les impôts qui deviennent la référence pour le calcul de votre allocation.

Vous êtes hospitalisé(e), hébergé(e) en MAS ou incarcéré moins de 60 jours : vous percevez le montant maximal de 1033,32 euros.

Vous êtes hospitalisé(e), hébergé(e) en MAS ou incarcéré plus de 60 jours : le montant de l’AAH est diminué de 30 %, sauf dans certains cas bien précis.

A votre sortie, vous bénéficierez à nouveau du montant maximal de l’allocation.

L’AAH n’est pas soumise à la CSG, ni à la CRDS. Sous certaines conditions, le bénéficiaire peut être exonéré
 
 

La durée d’attribution de l’AAH

La durée de vos droits est déterminée par la CDAPH et peut faire l’objet de renouvellement.
Elle est liée à votre taux d’incapacité.

Elle est de 1 à 10 ans si votre taux d’incapacité est au minimum de 80%. Elle peut être sans limitation de durée lorsque votre handicap ne peut évoluer favorablement.

Pour les taux d’incapacité entre 50 et 79 %, l’AAH est accordée pour une durée de 1 à 2 ans, et peut être prolongée jusqu’à 5 ans, pour un handicap qui ne peut évoluer favorablement en cours de période.

Lorsque l’AAH n’est pas attribuée à vie, une demande de renouvellement, respectant les mêmes modalités que la demande initiale, doit être effectuée auprès de la MDPH, idéalement 6 mois avant la fin des droits pour éviter toute rupture de versement.

A 62 ans (limite d’âge maintenu pour les bénéficiaires de l’AHH malgré la réforme des retraites, l’AAH prend fin et c’est la pension de retraite pour handicap qui prend le relais, si votre taux d’incapacité se situe entre 50 et 79 %.

Néanmoins, en cas de droits faibles ou inexistants à la retraite, vous pouvez prétendre à l’ASPA (Allocation de solidarité aux personnes âgées). A noter cependant que contrairement à l’AAH, les montants versés au titre de l’ASPA peuvent être récupérables sur la succession.

Dans le cas d’un taux d’incapacité de 80 %, la pension de retraite et l’AAH peuvent se cumuler dans la limite de 1033,32 euros.
 
 

Cumuls possibles avec d’autres aides

Le cumul avec les prestations suivantes est possible :
– Prime d’activité

RSA (revenu de solidarité active) : dans ce cas, le montant du RSA est déduit du montant de l’AAH.

– CR (complément de revenus) : ce dispositif a disparu au 1er décembre 2019. Néanmoins, si vous en bénéficiez avant sa disparition, le cumul est possible pendant 10 ans au maximum, sous conditions d’accès. Son montant est de 179,31 euros par mois.

MVA (majoration pour la vie autonome) : cette prestation, d’un montant de 104,77 euros par mois, est allouée par la Caf en même temps que l’AAH, si les conditions sont remplies.

ASS (Allocation de solidarité spécifique) : le cumul reste possible pour les personnes qui touchaient cette prestation le 31 décembre 2016, et ce pendant 10 ans maximum. Depuis le 1er janvier 2017, le cumul est impossible.
 
 

La réforme 2025 qui change tout

L’article 254 de la loi de finances de 2024 vient bouleverser la fin de carrières des personnes en situation de handicap nés à partir du 2/11/1962 dont le taux d’incapacité est au moins de 80 %. Elle leur offre désormais une liberté de choix entre travail et retraite, en leur permettant de poursuivre une activité professionnelle après 62 ans sans perdre leur allocation.

La suspension de l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés) était auparavant automatique à l’âge légal de départ à la retraite pour les personnes maintenant une activité. Cette réforme permet de maintenir le niveau de ressources actuel tout en accumulant des droits supplémentaires à la retraite pour enrichir leur future pension. Le bénéfice de l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés) est conservé, lorsque les pensions sont inférieures au seuil de l’allocation.

L’article 255 de cette même loi permet le cumul des majorations pour la vie autonome et des compléments de ressources, dispositifs auparavant suspendus lors de la liquidation de la retraite.
Ces mesures assurent une situation financière plus favorable à long terme et permettent le maintien d’un niveau de vie adapté aux besoins.

 
 
Sabine BERTOCHE,
Rédactrice bénévole FMH
 
 

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