Comment bénéficier de soins à domicile ?

Le maintien à domicile des personnes âgées, en mauvaise santé ou en état de dépendance, est souhaitable sur le plan psychologique, car il évite une rupture avec le milieu de vie. C’est une solution jugée satisfaisante pour la majorité des familles qui souhaitent le préserver le plus longtemps possible. Il nécessite cependant un accompagnement et la mise en place d’une assistance journalière.
Que représentent les soins à domicile, qui peut y prétendre et comment bénéficier des différents services de soins à domicile : le point sur toutes les informations essentielles.


 
 

Qu’est-ce qu’un soin à domicile ?

Les soins à domicile concernent l’ensemble de soins d’hygiène, de confort et d’actes médicaux prodigués par des personnels soignants qualifiés ou des prestataires d’assistance médicale. Ils permettent de maintenir à domicile une personne, si son état de santé le lui permet, dans le confort de son cadre de vie, en lui prodiguant des soins de manière régulière ou plus périodique selon le besoin.

Ils peuvent aussi être une alternative à l’hospitalisation traditionnelle.
Des soins adaptés sont prodigués par des équipes soignantes multidisciplinaires : kinésithérapeutes, podologues, infirmiers, aides -soignants…
Ils sont variés : surveillance médicale, gestes infirmiers (injections, pansements…), assistance aux soins d’hygiène corporelle (aide à la toilette, prévention d’escarres…) ou encore soins paramédicaux (kinésithérapeute, podologue …).

Ils sont adaptés dans les situations suivantes :

En cas de perte d’autonomie :
– pour retarder l’hospitalisation ou l’entrée dans un établissement médicalisé ;
– pour retarder l’entrée en maison de retraite ou en établissement d’hébergement ;
– pour assurer la continuité des soins, en écourtant les durées d’hospitalisation.

 
 

Comment bénéficier
de soins à domicile ?

La prise en charge des soins à domicile répond à certaines conditions et fait l’objet d’une démarche bien définie.
 
 

Qui peut prétendre aux soins à domicile ?

Les soins à domicile permettent aux personnes fragiles de demeurer dans le confort de leur cadre de vie, le plus longtemps possible, et en retardant le placement dans un établissement spécialisé.

Ces soins concernent :
– Les personnes âgées de 60 ans et plus, malades ou en perte d’autonomie ;
– Les personnes de moins de 60 ans en situation de handicap ;
– Les personnes souffrant d’une maladie chronique, nécessitant un traitement prolongé et des soins coûteux.
 
 

Comment faire une demande de soins à domicile ?

 

La mise en œuvre auprès d’un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD)

La demande de prise en charge auprès de l’assurance maladie est faite par le médecin traitant.

Lors de la prescription médicale, il précise la nature, la durée et la fréquence des soins à dispenser.

Sans réponse dans un délai de 10 jours, la demande est considérée comme acceptée. Dans ce cas, le demandeur peut contacter directement le SSIAD opérant sur le secteur pour une demande d’intervention. En cas de réponse positive, un infirmier coordonnateur évalue les besoins, en se rendant à domicile.

Les SSIAD, ayant un nombre d’interventions limité, dans une zone géographique déterminée, ne peuvent accepter toutes les demandes et vous mettent alors en liste d’attente.
 

La mise en œuvre d’une hospitalisation à domicile (HAD)

Le médecin traitant ou le médecin hospitalier, après une consultation ou un séjour dans un service de soins, établit une prescription médicale.

L’admission en hospitalisation à domicile doit être validée par le médecin coordinateur de l’établissement qui établit un plan thérapeutique en liaison avec le service prescripteur ou le médecin traitant.

Une équipe se rend à domicile pour s’assurer que les conditions sont réunies pour une prise en charge.

C’est le médecin traitant qui assure la responsabilité médicale de l’hospitalisation à domicile. Après accord écrit du patient, le service HAD se charge de toutes les formalités administratives.

 
 

Les différents Services de soins à domicile et leur rôle

 
 

Le service de soins infirmiers à domicile (SSIAD)

Leur rôle est d’accompagner les personnes âgées en perte d’autonomie ou en situation de handicap au quotidien, en prodiguant des soins 7j/7 si besoin. Ils intègrent l’ensemble des soins d’hygiène et de confort, ainsi que les soins infirmiers.

Certains SSIAD peuvent prendre en charge des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, à un stade léger et modéré, souhaitant rester à domicile. Ils ont les qualités nécessaires pour coordonner les différents services médicaux ainsi que ceux d’aides à la personne, venant souvent en complément, pour les accompagner dans les gestes de la vie courante.
 
 

L’hospitalisation à domicile

Elle concerne des malades, enfants, adolescents ou adultes, de tous âges et représente le niveau d’intervention le plus élevé. Elle a pour but d’éviter une hospitalisation ou d’écourter un séjour à l’hôpital, en assurant les soins médicaux ou paramédicaux à domicile, pendant une durée limitée.

Les soins sont multiples : continuité de soins dans le cadre d’une maladie en cours, soins de réadaptation au domicile ou soins de fin de vie.

La fin du séjour en hospitalisation à domicile est prononcée par le responsable de l’établissement, avec avis médical. Il peut prendre la forme d’un maintien à domicile, d’un transfert vers un SSIAD ou vers l’hôpital, en cas d’aggravation.
 
 

Le centre de santé infirmier

C’est une structure de proximité de premier secours, qui intervient sur prescription médicale ou hospitalière.

Ils réalisent des actes infirmiers : injections, pansements, prises de sang, ainsi que les soins d’hygiène corporelle et informent le médecin traitant, dans le cadre d’une prise en charge globale.

D’autres structures prennent en charge des accompagnements à domicile et assurent les actes essentiels de la vie quotidienne.

Ils viennent notamment en aide aux familles gérant des personnes âgées ou handicapées. Elles s’adressent aussi aux familles d’enfants malades ou handicapés pour les aider à gérer une organisation au quotidien et les décharger de certaines tâches.
 
 

Les services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD)

Ils interviennent pour aider la famille, en assurant des prestations ménagères et les tâches au quotidien : courses, repas… Ils ne sont pas habilités à dispenser des soins infirmiers. Ils disposent d’une autorisation d’exercice par le Département et la Direccte.
 
 

Les services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD)

Les soins infirmiers et les services d’aide à domicile sont assurés par une seule et même équipe. Dans le cadre de soins infirmiers, les prestations sont identiques à celles du SSIAD, et délivrés sur prescription médicale.

Les prestations d’aide à domicile, entretien et aides à la personne, le sont dans les mêmes conditions que le SSAD, sans prescription médicale.

L’interlocuteur est unique, il met en place et assure le suivi des interventions ; ce qui est à la fois fluide et rassurant pour les familles.
 
 

Les services d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD)

Ils prennent en charge les enfants ou jeunes handicapés de 0 à 20 ans, selon les établissements.

Ils sont spécialisés dans un handicap : moteur, sensoriel ou mental ou sont polyvalents.

Ils dispensent une prise en charge globale en apportant un soutien à la fois médical, psychologique, pédagogique et éducatif dans les différents lieux de vie de l’enfant : crèche, domicile, école ou établissement spécialisé. Ils sont essentiels pour favoriser l’intégration scolaire et sociale de l’enfant ou du jeune. Ils relèvent de la compétence des Maisons départementales pour les personnes handicapées (MDPH).
 
 

Le financement des soins à domicile 

Les soins infirmiers sont pris en charge par la caisse d’Assurance maladie, dès lors que le demandeur dispose d’une couverture sociale et ce, sans aucune avance de frais, ni de complémentaire santé à solliciter.

Une hospitalisation à domicile
Elle est financée à 80 % par l’Assurance maladie. Les honoraires des médecins traitants et spécialisés, ainsi que les frais pharmaceutiques et le transport font l’objet d’une dispense d’avance de frais. Pour certaines prestations soumises à un accord préalable, par exemple la kinésithérapie, le remboursement est intégral, dans la plupart des situations, ou avec ticket modérateur et franchise.
 

Les aides à domicile
Elles sont à la charge du demandeur.
 

Pour les ménages à faibles revenus, des aides financières existent pour alléger le coût des aides à la personne ou les services d’aides aux aidants :

L’allocation spécialisée d’autonomie (APA) est accordée par le conseil départemental, sans condition de ressources, pour les personnes de plus de 60 ans remplissant les conditions de résidence et de dépendance.

La prestation de compensation du handicap (PCH) est délivrée aux enfants, ados et adultes de moins de 60 ans, en fonction du niveau de ressources, de l’âge, du degré d’autonomie, de la résidence. Elle permet de rembourser les dépenses relatives à la perte d’autonomie, comme les travaux d’aménagement ou le recours aux SAAD.
 

– La Caisse de retraite ou la mutuelle proposent des actions de prévention et accompagnent le retour à domicile, après une hospitalisation, par exemple.
 

– Des aides fiscales sont possibles : un crédit d’impôt est accordé à hauteur de 50 % de vos dépenses annuelles d’aides à domicile.
Le montant des autres perçues telles que l’APA ou la PCH viennent en diminution.
 
 

Ou s’adresser pour trouver les informations ?

La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA)
Leur site web permet aux personnes âgées et à leurs proches d’accéder au portail d’informations relatives au maintien à domicile, et renseigne les personnes handicapées sur leurs droits et démarches possibles pour obtenir des aides.

– Au niveau départemental, les antennes des Centres locaux d’information et de coordination (CLIC) orientent les personnes en difficulté. Cette structure de proximité est une mine d’informations. Il est possible d’obtenir des renseignements auprès de la mairie de votre ville : les Centres communaux d’action sociale (CCAS) informent les demandeurs sur les aides possibles.

 
 
Sabine BERTOCHE,
rédactrice bénévole FMH
 
 
 

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