Handicap et aides à la reconversion professionnelle

Changer de situation professionnelle à la suite d’un handicap n’est pas chose facile. La reconversion professionnelle apparait alors comme une opportunité pour prendre un nouveau départ et continuer à être actif professionnellement, lorsqu’un reclassement interne s’avère impossible. Démarches, droits, accompagnement et financement, vous saurez tout sur la reconversion professionnelle des personnes en situation de handicap.


 
 

Pourquoi demander une reconversion professionnelle ?

Démarrer une démarche de reconversion est réalisable lorsque vous vous trouvez dans les cas suivants :
– Vous constatez l’apparition ou l’aggravation d’un handicap existant ;
– Vous êtes en situation de handicap à la suite d’un accident de la vie ;
– Votre situation de travailleur handicapé n’est plus compatible avec une réorganisation de l’environnement de travail (changement de cadre, nouvelles missions, nouveaux équipements…)
 
 

Un préalable : être reconnu en tant que travailleur handicapé

La Reconnaissance de la Qualité de travailleur handicapé (RQTH) permet d’accéder à des droits et des dispositifs de droit commun propres à cette situation.

Pour faire reconnaitre son handicap, il faut adresser sa demande auprès de la MDPH.
Après examen du dossier, c’est la Commission des droits de l’autonomie des personnes handicapées qui délivre sa décision, dans un délai de trois à six mois.
Vous pouvez alors bénéficier :
– D’un accompagnement sur mesure pour construire votre projet professionnel ;
– D’une formation pour obtenir de nouvelles qualifications ;
– D’aides financières pour accompagner votre recherche d’emploi.
 
 

Les différentes solutions possibles

Le salarié victime d’un handicap n’est pas obligé de démissionner ou de changer d’employeur.
Il a ainsi la garantie de continuer à vivre le plus normalement possible, ce qui est important d’un point de vue moral. Le reclassement interne est une alternative qui est souvent utilisée dans les grandes entreprises, avec un aménagement du poste de travail et des horaires de présence. Il parait plus difficile dans les TPE et les PME.

Si le reclassement est impossible ou que le salarié refuse les propositions, il pourrait se trouver licencié par l’entreprise. Les travailleurs reconnus handicapés disposent d’une durée de préavis doublée pour faire les démarches de recherche d’emploi.
 
 

A qui s’adresser ?

Les Maisons Départementales pour les Personnes Handicapées

Les MDPH sont des organismes privilégiés pour vous accompagner en cas de réorganisation de votre vie, à titre professionnel ou personnel.
Elles assurent l’accueil, renseignent et conseillent les personnes victimes de handicap. Elles sont à l’origine de la délivrance du statut de RQTH.
 
 

L’employeur, le référent handicap et la Médecine du travail

Si la survenance du handicap est soudaine, contactez votre employeur ainsi que la Médecine du travail.

Dans une entreprise de plus de 250 personnes, le référent Handicap a pour mission de vous informer et de vous aider, à tout moment au cours de votre réflexion.
En cas de reconversion, il peut vous orienter vers une structure de type entreprise adaptée.
 
 

L’opérateur de compétences de votre employeur

Dans le secteur privé, l’OPCO, organisme finançant les formations, peut vous renseigner sur les différentes options dont vous pouvez bénéficier.
 
 

Le réseau Cap emploi et Pôle Emploi

Cap Emploi et Pôle emploi se sont regroupés pour offrir un service dédié à chaque demandeur dans un lieu unique : France Travail. Ils ont pour mission d’accompagner les personnes en situation d’handicap et leurs employeurs vers l’emploi, leur offrant ainsi une transition en douceur, en cas notamment de reconversion. Pour un premier conseil ou en cas d’évolution du handicap, contactez-les.
 
 

Le conseiller en évolution professionnelle

Le conseiller en évolution professionnelle (CEP) est un service d’accompagnement gratuit proposé à tous les salariés souhaitant se reconvertir ou évoluer professionnellement.
Il aide les personnes en situation de handicap à trouver un emploi adapté à leurs capacités physiques et mentales et les oriente vers les dispositifs de financement du projet.
 
 

Les différents dispositifs de droit commun d’aides à la reconversion professionnelle

Pour changer de métier en toute sécurité tout en étant encadré, les personnes en situation de handicap peuvent bénéficier des dispositifs de droit commun ouverts à tous les salariés.
 
 

Le Projet de Transition Professionnelle

Le Le Projet de Transition Professionnelle (PTP) s’adresse aux salariés du public et du privé et permet de financer tout ou partie d’une formation certifiante, sur leur temps de travail, tout en conservant leur contrat et leur salaire.

Plus de 6% des bénéficiaires d’un PTP sont des personnes en situation de handicap. C’est une solution pour se former à un nouveau métier, en douceur et sans se préoccuper de ses revenus. Les projets présentés par les personnes en situation de handicap sont souvent prioritaires pour l’attribution d’un financement.

La démarche doit être validée avant le licenciement pour inaptitude pour prétendre au financement de votre reconversion.
 
 

Le Compte Personnel de Formation

L’abondement par l’employeur pour un salarié, qui est de 500 euros annuels, est porté à 800 euros dans le cas d’un salarié handicapé, portant le plafond à 8000 euros.

Si le coût de la formation dépasse le solde de votre CPF, un complément de financement peut être apporté par France Travail ou le Conseil Régional.

La reconversion nécessite des déplacements et génère des frais supplémentaires en termes de repas. Pôle Emploi participe au financement de la mobilité en prenant en charge les frais de déplacement (0,23 € par kilomètres), les frais de repas (6,25€ par jour) et ceux de l’hébergement à hauteur de 31,2€ par nuitée.
 
 

Les aides à la formation

Se former suite à un handicap présente des avantages, entre autres celui d’apprendre un nouveau métier plus adapté à votre situation et d’acquérir de nouvelles compétences vous permettant d’évoluer.
 
 

L’alternance handicap

L’alternance peut être un bon moyen pour démarrer une reconversion. Des avantages sont réservés aux personnes handicapées :
– aucune limite d’âge ;
– pas de condition de qualification ;
– l’accompagnement par un référent handicap ;
– des aménagements spécifiques comme des cours par correspondance ou le télétravail.

Des incitations financières sont prévues pour les employeurs : 4000 € dans le cadre d’une embauche de 6 mois minimum en contrat d’apprentissage, à raison de 24 h minimum par semaine, ou 5000 € en contrat de professionnalisation.
 
 

Les structures dédiées à la formation pour les travailleurs en situation de handicap

Les Etablissements et Services de Réadaptation Professionnelle (ESRP) assurent la reconversion des travailleurs en invalidité, après accord de la CDAPH.
Ils les accompagnent par le biais de stages ou de formations pour leur permettre d’intégrer de nouvelles fonctions dans le même domaine de compétences. 200 formations qualifiantes allant du CAP au Bac+5, dans 14 secteurs d’activité sont ainsi proposées.

Les Etablissements et Services de Pré-Orientation (ESPO) vous accueillent pour faire le point de vos aptitudes, définir un projet professionnel et vous aider à accéder à des formations qui peuvent aller du niveau CAP au niveau Bac+2.

Le Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique (Fiphfp) peut être sollicité pour une formation orientée vers les emplois de la fonction publique d’Etat et territoriale.
 
 
La reconversion professionnelle est un projet complexe. Il nécessite de vous poser les bonnes questions, de faire le point de vos compétences et de vos faiblesses pour affiner votre projet, mais aussi de définir vos objectifs de vie et vos véritables envies. Ce peut être une véritable opportunité pour votre épanouissement professionnel.
 
 
Sabine BERTOCHE,
rédactrice bénévole FMH
 
 
 

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